Alma Bettencourt a remporté le 26 octobre le Prix Gaston Litaize au Concours International d'Orgue du Canada.
Elle a aussi obtenu le 3ème prix.
Elle faisait partie des quatre finalistes.
https://www.youtube.com/watch?v=TaspOqHqEg8&t=20757s
Voir l'entretien avec Alma Bettencourt sur cette page, plus bas.
Alma Bettencourt won the Gaston Litaize Prize at the Canadian International Organ Competition on October 26th. She was also awared the 3rd Prize in the final round. She was one of four finalists.
See the interview with Alma Bettencourt on this page, below.
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Un merveilleux enregistrement qui comprend notamment la Sonate à deux et les Trois prières
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Ophelia Amar est une organiste franco-britannique basée à Londres. Elle est diplômée du Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint Maur-des-Fossés et de la Royal Academy of Music de Londres (Master of Music et Advanced Diploma en orgue), ainsi que des Universités Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris-Sorbonne, Ludwig-Maximilians à Munich et d’HEC Paris. Elle poursuit actuellement une carrière de récitaliste, chercheuse et enseignante en Angleterre. Elle est depuis janvier 2024 l’administratrice du Festival International d’orgue de St Albans.
Vous avez choisi de jouer des œuvres de Gaston Litaize lors de vos récitals et, récemment, vos
examens. Lesquelles ? Pourquoi avoir pris le parti de jouer ce compositeur ? Et dans quel
contexte les présentez-vous ?
Je suis actuellement en train de travailler l’intégralité des Douze Pièces pour Grand orgue, pour un projet d’enregistrement.
J’ai découvert ces pièces au fil du temps, en commençant par le Lamento puis le Lied. L’envie de continuer est vite venue ! Il s’agit d’une musique magnifique, encore trop peu connue et peu jouée, alors même qu’elle rencontre toujours un franc succès auprès des auditeurs (qu’ils soient musiciens ou non).
Je me réjouis de jouer les pièces d’un jeune compositeur, de me pencher sur ce recueil qui rassemble ses premières compositions pour l’orgue. Ces douze pièces témoignent d’évolutions et de recherches ; les travailler en même temps est donc passionnant. Je me plonge dans l’univers du jeune étudiant au Conservatoire de Paris qu’était Gaston Litaize dans les années 1930, alors aux débuts de sa riche carrière.
Qu’est-ce que la musique de Gaston Litaize représente pour vous à titre personnel ?
J’ai découvert la musique de Gaston Litaize lors d’un concert-hommage en son honneur au Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint-Maur en novembre 2016. Étudiante pianiste au CRR, j’étais encore toute nouvelle dans le milieu de l’orgue – je venais tout juste de débuter l’apprentissage de ce nouvel instrument. Ce concert magnifique, au cours duquel furent interprétées quelques-unes de ses pièces de musique de chambre avec piano, fut suivi d’une réception où je pus avoir, au travers d’anecdotes et de souvenirs partagés par ses anciens élèves,
un aperçu de la personnalité haute en couleurs de Gaston Litaize. Véritable patriarche de l’orgue à Saint-Maur, il est aussi en quelque sorte le « père » de toute une lignée d’organistes, dans laquelle j’espère pouvoir me compter humblement aujourd’hui.
J’apprécie beaucoup la musique de Gaston Litaize. Je me sens en phase avec la légèreté que l’on peut trouver dans certaines pièces, aux côtés d’un lyrisme et d’une réflexivité que l’on perçoit dans d’autres. C’est, selon moi, une musique qui sait à la fois être profane et sacrée, et qui me touche profondément.
Comment la situez-vous par rapport aux œuvres de ses maîtres, particulièrement Vierne,
Tournemire et Marcel Dupré ?
La musique de Gaston Litaize a une place bien à part et est, bien entendu, le reflet unique de son créateur. Je perçois une similitude, dans le style et le format des Douze Pièces, avec la musique de Louis Vierne : il s’agit de véritables « pièces de caractères », tout comme les Pièces en style libre, toujours très poétiques et évocatrices.
L’originalité de certaines registrations indiquées par Gaston Litaize peut parfois faire penser à la musique de Charles Tournemire, de même que l’attention portée sur l’articulation, très importante dans l’interprétation des œuvres de ces deux compositeurs…, bien que leurs style soient évidemment très différents. Si Tournemire est un compositeur au mysticisme évident, la musique profane de Gaston Litaize n’en est pas exempte non plus – on peut penser à l’Interlude des Douze Pièces, par exemple.
Mais je perçois également, dans l’esprit de l’œuvre de Litaize, l’influence de Maurice Ravel, et également parfois de Maurice Duruflé, qu’il côtoyait au Conservatoire de Paris.
Comment envisagez-vous l’interprétation de cette musique ? Peut-on prendre selon vous quelques libertés, par rapport au tempo, par exemple, ou préférez-vous jouer exactement comme lui (sachant que son interprétation a évolué avec le temps) ?
Il me semble que cette musique se prête à une certaine liberté d’interprétation – teintée d’une véritable âme
« française », où l’esprit surplombe peut-être un petit peu la lettre. Trop de rigidité serait contre-nature pour ces œuvres d’une richesse infinie. Il est parfois nécessaire de ne pas respecter les tempi indiqués par Litaize – à cause d’une acoustique trop généreuse, par exemple, qui ferait obstruction à la clarté. Je pense qu’il faut avant tout chercher à garder le caractère, la finesse et la clarté de la pensée musicale, et ceci peut s’obtenir avec toute une gamme de tempi différents. En définitive, l’esprit de l’œuvre doit toujours être notre premier guide.
S’agissant de registrations, j’ai remarqué que les Douze Pièces pouvaient se prêter à quelques libertés. Comme je travaille souvent sur des orgues anglais, je n’ai pas toujours à ma disposition des jeux typiquement français, mais cela m’a rarement posé problème – il faut parfois juste opérer une petite gymnastique pour faire sonner l’instrument « à la française », ou accepter des sonorités sensiblement différentes mais in fine tout aussi convaincantes.
J’ajouterais ici que liberté ne veut pas dire manque de rigueur. Je pense devoir jouer cette musique comme j’imagine la personnalité de son compositeur : libre, ouverte et créative, mais aussi intransigeante et précise.
Cette musique vous semble-t-elle toujours actuelle ?
Oui, assurément ! Mes expériences récentes m’ont montré que le public apprécie toujours beaucoup cette musique. D’une manière générale, par sa richesse et sa beauté, la musique française de cette époque attire et n’est pas près (à mon avis) de perdre son aura. Et c’est à nous, musiciens, de transmettre ce fabuleux patrimoine, en veillant à faire découvrir des œuvres de cette époque qui seraient un petit peu moins connues et moins jouées aujourd’hui. Pour les organistes, la musique de Gaston Litaize s’insère merveilleusement dans un programme de
récital, mais peut également avoir sa place dans la liturgie.
Allez-vous continuer à la jouer par la suite ?
Bien entendu, et je n’ai pas l’intention de m’arrêter aux Douze Pièces. C’est toujours un vrai bonheur d’apprendre et de partager la musique de Gaston Litaize.
Ophelia Amar is a Franco-British organist based in London. She is a graduate of the Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint Maur-des-Fossés and the Royal Academy of Music in London (Master of Music and Advanced Diploma in organ), and the Universities of Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris-Sorbonne, Ludwig-Maximilian in Munich, and HEC Paris. She is currently pursuing a career as a recitalist, researcher and teacher in England. Since January 2024 she has been the Administrator of the St Albans International Organ Festival.
You have chosen to play works by Gaston Litaize in your recitals and recently in your exams. Which pieces did you choose? Why and where did you decide to play music by this composer?
I am currently working on a recording project of the Douze Pièces pour Grand Orgue. I came across these pieces over a period of time, starting with the Lamento and then the Lied. It didn't take long for me to want to discover more. This is magnificent music, which is still relatively unknown and rarely played, even though listeners (whether they be musicians or not) always seem to enjoy hearing it.
I am enjoying playing pieces written by a young composer, and focusing on a collection of his early compositions for the organ. These twelve pieces bear witness to the composer’s developments and research, so working on all of them at the same time is exciting. I am immersing myself in Gaston Litaize’s world, a young student at the Paris Conservatoire in the 1930s, at the start of his long and eventful career.
What does Gaston Litaize's music mean to you personally?
I first came across Gaston Litaize’s music at a concert in his honour at the Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint-Maur in November 2016. As a piano student at the CRR, I was still very new to the organ - I had only just started to learn this instrument. This magnificent concert featured some of his chamber music with piano, and was followed by a reception where I met some of his former students and where I was able to get a glimpse of Gaston Litaize's colourful personality, through their anecdotes and shared memories. A true patriarch of the organ at Saint-Maur, he is also, in a way, the ‘father’ of a whole lineage of organists, in which I hope I can humbly count myself today.
I really enjoy playing Gaston Litaize’s music. I feel in tune with the lightness that can be found in certain pieces, alongside the lyricism and reflexivity that can be heard in others. This music, which can be both secular and sacred, moves me deeply.
How do you place this music in relation to the works of his masters, particularly Louis Vierne, Charles Tournemire and Marcel Dupré?
Gaston Litaize's music has a place of its own and is, of course, a unique reflection of its creator. I see a similarity in the style and format of the Douze Pièces with Louis Vierne’s music: they are true ‘character pieces’, just like the Pièces en style libre, which are very poetic and evocative.
The originality of certain registrations indicated by Gaston Litaize can sometimes bring Tournemire’s music to mind, as can the focus on articulation, which is very important in the interpretation of both composers’ works, although their styles are obviously very different. It’s obvious that mysticism features in Tournemire’s music, but Gaston Litaize's secular music is infused with mysticism too –I am thinking of the Interlude from the Douze Pièces, for example.
But I also sense the influence of Maurice Ravel in the spirit of his works, and also sometimes Maurice Duruflé, with whom he was in contact with at the Paris Conservatoire.
How do you interpret this music? Do you think it is possible to take a few liberties with the tempo, for example, or do you prefer to play exactly as he did (bearing in mind that his own interpretation evolved over time)?
It seems to me that this music lends itself to a certain freedom of interpretation - tinged with a real French “soul”, where the spirit might be a little bit more prominent than the letter.
Too much rigidity would be unnatural in these infinitely rich pieces. It is sometimes necessary not to respect the tempi indicated by Litaize - because of an overly generous acoustic, for example, which would obstruct clarity. I think the main focus should be the character, finesse and clarity of the musical thought, and this can be achieved with a whole range of different tempi. Ultimately, the spirit of the work should always be the guiding light.
As far as registrations are concerned, I have noticed that the organist can take a few liberties with the Douze Pièces. As I often work on English organs, I don't always have typically French stops at my disposal, but this has rarely been a problem - sometimes adaptations need to be carried out to make the instrument sound ‘French’, or you have to accept slightly different sounds that are ultimately just as convincing.
I would add here that freedom does not mean lack of rigour. I try to play this music as I imagine the personality of its composer to have been: free, open and creative, but also uncompromising and precise.
Do you think this music is still relevant today?
Yes, it certainly is! My recent experiences have shown me that audiences are always very appreciative of this music. Generally speaking, thanks to its richness and beauty, French music from this period attracts audiences and (in my opinion) is not about to lose its aura. And it is up to us, today’s musicians, to pass on this fabulous heritage, by making sure that people discover works from this period that are a little less well-known and less played today. For organists, Gaston Litaize’s music can be a marvellous addition to a recital programme, but it can also have its place in the liturgy.
Will you continue to play Litaize’s works?
Of course, and I have no intention of stopping with the Douze Pièces. It is always a real pleasure to learn and share Gaston Litaize’s music.
Née en 2004, Alma Bettencourt commence le piano à 5 ans. À partir de 2014, elle
poursuit ses études dans la classe de piano d’Elena Rozanova au CRR de Paris et
simultanément à partir de 2016 dans la classe d’orgue d’Éric Lebrun au CRR de
Saint-Maur-des-Fossés où elle obtient en 2019 son DEM. De 2019 à 2021, elle est
élève de Romano Pallottini et obtient son DEM de piano en 2021. Au Conservatoire
National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Alma Bettencourt étudie
l’orgue avec Olivier Latry et Thomas Ospital depuis 2020 et le piano avec
Emmanuel Strosser et Cécile Hugonnard-Roche depuis 2022. Elle obtient sa
Licence d’Interprétation en orgue en mai 2023.
Vous avez choisi de jouer des œuvres de Gaston Litaize lors de vos prochains concours et examens. Lesquelles ?
Pourquoi avoir pris le parti de jouer ce compositeur ? Et dans quel contexte les présentez-vous ?
Qu’est-ce que la musique de Gaston Litaize représente pour vous à titre personnel ? Comment la situez-vous par rapport aux œuvres de ses maîtres, particulièrement Vierne, Tournemire et Marcel Dupré ?
Allez-vous continuer à la jouer par la suite ?
Born in 2004, Alma Bettencourt began playing the piano at the age of 5. From 2014, she continued her studies in Elena Rozanova's piano class at the CRR de Paris and simultaneously, from 2016, in Éric Lebrun's organ class at the CRR in Saint-Maur-des-Fossés, where she obtained her Diplôme d’Etudes Musicales in 2019. From 2019 to 2021, she was a pupil of Romano Pallottini, obtaining her DEM in piano in 2021. At the Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Alma Bettencourt started studying the organ with Olivier Latry and Thomas Ospital in 2020 and the piano with Emmanuel Strosser and Cécile Hugonnard-Roche in 2022. She obtained her Licence (Bachelor) in Interpretation in organ in May 2023.
You have chosen to play works by Gaston Litaize in your upcoming competitions and exams. Which pieces did you choose?
In October I will be playing the Scherzo from Gaston Litaize's Twelve Pieces at the Montreal International Organ Competition, for which I have been shortlisted. The regulations of the competition suggested candidates choose one or two pieces from the Douze Pièces, in view of the fact that the competition will present a Gaston Litaize prize this year.
Why and where did you decide to play music by this composer?
I initially didn't know much about Litaize's works, but I discovered more of it through my two teachers, Éric Lebrun and Olivier Latry, who had themselves been Litaize’s students, and then his successors as organ teachers in the Saint-Maur-des-Fossés organ class. The first work by Gaston Litaize that I played was at a concert in Montereau-Fault-Yonne, and it was the Prélude liturgique n°2 ‘Dans l'esprit d'un Noël populaire’. This year I played the Lied and the Scherzo from the Douze pièces for the exam of my first year of my Master’s degree.
How do you interpret this music? Do you think it is possible to take a few liberties with the tempo, for example, or do you prefer to play exactly as he did (bearing in mind that his own interpretation evolved over time)?
In my opinion, the performer can take liberties, in particular with tempi – I am thinking of the Scherzo for example - and also in terms of expressivity. The long melodic phrases in the Lied are a good example.
Do you think this music is still relevant today?
I think this music deserves to be played more. I was delighted to discover more of it this year in particular. As well as the organ, Gaston Litaize wrote many works for voice and for other instruments. It seems to me that these are even less often performed.
Will you continue to play Litaize’s works?
I included the Scherzo in several of my recital programmes this summer. It is music that I really enjoy and that corresponds to my artistic sensibility, which is why I want to continue to study and promote it.
English versions : Ophelia Amar
L'intégrale de la musique de chambre et de l'oeuvre pour piano de Gaston Litaize
C'est un enregistrement d'exception, de toute beauté !
Il a été réalisé par une équipe de musiciens de premier plan, sous la direction artistique d'Olivier Latry.
Vous pouvez l'acquérir auprès de l'association pour le prix de 15 € (+ 3 € de frais de port) en remplissant le bon ci-joint.
Merci d'avance de votre intérêt.
The complete chamber music and piano works of Gaston Litaize
This is an exceptionally beautiful recording.
It was produced by a team of accomplished musicians under the artistic direction of Olivier Latry.
It can be bought from the association for 15€ (+ 3€ postage and packing) by filling in the attached form.
Thank you in advance for your interest.
Young Gaston Litaize with his mother and younger sister.
Gaston Litaize est né le 11 août 1909 dans le petit village vosgien de Ménil‑sur‑Belvitte, près de Rambervillers, dans une famille modeste d ' ouvriers dont il était le huitième et avant-dernier enfant. Quelques jours après sa naissance, il est victime d'une maladie qui le prive à jamais de la vue suite à une négligence de la sage-femme qui l'avait mis au monde. Ce handicap que Gaston Litaize considérera toute sa vie comme un miracle va lui permettre de quitter son village pour entreprendre des études à l'institution des Jeunes Aveugles de Nancy à partir de 1917. Il devient l'élève de Charles Magin auprès duquel il débute l'étude du solfège, du piano, du chant choral et de l'orgue. Devant les dons exceptionnels de son jeune élève, Charles Magin étend son enseignement à l'étude de l'harmonie, du contrepoint et l'improvisation, puis lui propose de poursuivre ses études à l'institution Nationale des Jeunes Aveugles de Paris. A cette époque, l'Institution du boulevard des Invalides était un des foyers de la culture musicale dans la capitale. Entré en 1926, Gaston Litaize eut l'occasion de s'y perfectionner auprès de professeurs renommés tels que Gaston Régulier pour le piano ou Adolphe Marty pour l'orgue. Ce dernier, élève de César Franck et garant d'une tradition symphonique vieillissante, avait pour collègue un jeune organiste du nom d'André Marchal. Pionnier de l'orgue néo‑classique, André Marchal devait révolutionner le monde de l'orgue en France et Gaston Litaize, sans avoir été à proprement parler son élève, fut fortement influencé par l'esthétique et la nouveauté en matière d'interprétation et de choix du répertoire apporté par celui-ci.
Gaston Litaize was born on 11th August 1909 in the small village of Ménil-sur-Belvitte in the Vosges, near Rambervillers, to a humble, working-class family of which he was the eighth and penultimate child. A few days after his birth, he contracted an illness that left him blind, due to the negligence of the midwife who brought him into the world. This impairment, which Gaston Litaize regarded as a miracle throughout his life, enabled him to leave his village to study at the Institution des Jeunes Aveugles (the Institute for Young Blind Persons) in Nancy from 1917 onwards. He became a pupil of Charles Magin, with whom he began studying music theory, piano, choral singing and the organ. Charles Magin was quick to identify his young pupil's exceptional gifts and extended his teaching to the study of harmony, counterpoint and improvisation, and then offered him the chance to continue his studies at the Institution Nationale des Jeunes Aveugles in Paris. At the time, this institution, located on the Boulevard des Invalides, was one of the centres of musical culture in the capital. Gaston Litaize entered the school in 1926 and was there able to perfect his skills with renowned teachers such as Gaston Régulier for the piano and Adolphe Marty for the organ. Marty, a pupil of César Franck and guardian of an ageing symphonic tradition, was the colleague of a young organist called André Marchal. André Marchal was a pioneer of the neo-classical organ, and he revolutionised the organ world in France. Although Gaston Litaize was not strictly speaking his pupil, he was strongly influenced by his aesthetic and the novelty of his interpretation and choice of repertoire.
G. Litaize at the Château de Fontainebleau (Prix de Rome competition)
En octobre 1927, Gaston Litaize entre au Conservatoire de Paris à l'âge de 18 ans dans la classe d'orgue de Marcel Dupré aux côtés de Jean Langlais, Olivier Messiaen et Noëlie Pierront. Il y travaille d'arrache‑pied, perfectionnant sa virtuosité, devenant maître dans l'art d'improviser. En 1930, il obtient le poste d'organiste à Notre‑Dame‑de‑la‑Croix à Ménilmontant, avant d'être récompensé l'année suivante par un Premier Prix à l'unanimité en orgue et en improvisation.
Le 8 septembre 1932, il se marie avec celle qui devait l'accompagner tout au long de son existence, guidant ses pas lors de ses nombreux déplacements et transcrivant ses travaux de composition. Avec Simone Litaize, il s'installe à Thiers où il occupe le poste d'organiste à l'église Saint‑Genest tout en poursuivant ses études d'écriture au Conservatoire de Paris. Premier Prix de fugue dans la classe de Georges Caussade aux côtés de son ami Jehan Alain en 1933, il quitte Thiers pou s'installer à Nancy où il vient d'être nommé titulaire du Cavaillé‑Coll de l'église Saint‑Léon IX. Sur les conseils de Louis Vierne, il entre dans la classe de composition du maître Henri Büsser aux côtés de Marcel Bitsch, Jacques Chailley, Henri Dutilleux, et devient titulaire de l'orgue de Saint‑Cloud. A Paris, il rencontre Charles Tournemire, Charles‑Marie Widor et se lie d'amitié avec Florent Schmitt. En 1935, i1 obtient le Premier Prix du concours d'improvisation et d'exécution des Amis de l'Orgue et est récompensé l'année suivante par le Prix Rossini pour son oratorio Fra Angelico. Au Conservatoire, il complète sa culture musicale en fréquentant la classe d'histoire de la musique de Maurice Emmanuel auprès duquel il découvre les différentes théories modales qui auront une influence prépondérante sur ses compositions, En 1937, ses études dans la classe d'Henri Büsser sont récompensées par un Premier Prix de Composition pour son Concertino pour piano et orchestre. En 1938, il obtient un Second Grand Prix de Rome pour sa cantate L'Anneau du roi.
In October 1927, 18-year-old Gaston Litaize was admitted to the Paris Conservatoire in Marcel Dupré's organ class, alongside Jean Langlais, Olivier Messiaen and Noëlie Pierront. There he worked tirelessly, perfecting his virtuosity and becoming a master in the art of improvisation. In 1930, he was appointed organist at Notre-Dame-de-la-Croix in Ménilmontant, and the following year was awarded a unanimous First Prize in organ and improvisation.
On 8 September 1932, he married the woman who was to accompany him throughout his life, guiding him on his many travels and transcribing his compositional work. He and Simone Litaize moved to Thiers, where he took up the post of organist at Saint-Genest church while continuing his studies in composition at the Paris Conservatoire. After winning first prize for fugue in Georges Caussade's class alongside his friend Jehan Alain in 1933, he left Thiers to settle in Nancy, having been appointed Cavaillé-Coll titular organist at Saint-Léon IX church. On the advice of Louis Vierne, he joined the composition class of Henri Büsser, alongside Marcel Bitsch, Jacques Chailley and Henri Dutilleux, and became the titular organist at Saint-Cloud. In Paris, he met Charles Tournemire and Charles-Marie Widor, and became friends with Florent Schmitt. In 1935, he won First Prize in the improvisation and performance competition organised by the association “Amis de l'Orgue”, and the following year he was awarded the Prix Rossini for his oratorio Fra Angelico. He completed his musical education at the Conservatoire by attending Maurice Emmanuel's music history class, where he discovered the various modal theories that would have a major influence on his compositions. In 1937, his studies in Henri Büsser's class were rewarded with a First Prize in Composition for his Concertino for piano and orchestra. In 1938, he was awarded a Second Grand Prix de Rome for his cantata L'Anneau du roi.
Marcel Dupré's organ class at the Paris Conservatoire (Gaston Litaize 2nd right, Jean Langlais 2nd left)
Nommé professeur à l'institution Nationale des Jeunes Aveugles de Paris, il fait partie de la résistance pendant l'occupation et devient responsable des émissions religieuses à la Radiodiffusion Française à la libération. Il occupera cette fonction pendant 31 ans, assurant la radiodiffusion des différents cultes (catholique, protestant, israélite) aux côtés de Léon Algazi, Alexandre Cellier, Marie‑Louise Girod, Auguste Le Guennant ( ...) Titulaire dès 1946 de la tribune de Saint‑François‑Xavier, il assure en plus de ses nombreuses fonctions de professeur, producteur et organiste liturgique, de nombreux récitals en France et à l'étranger et enregistre de nombreux disques dans lesquels il met en valeur des pièces encore méconnues du répertoire et contemporain. Il est un des premiers à faire redécouvrir la saveur de la musique française de l'époque classique (Couperin, Grigny, Lebègue, Marchand ) et renouvelle l'interprétation de l’œuvre de J.‑S. Bach, obtenant le Grand Disque en 1957 pour son intégrale de l'Orgelbùchlein. Avec le musicologue Jean Bonfils, il fonde en 1953 la collection "L'Orgue Liturgique" aux éditions de la Schola Cantorum dans laquelle il publie plusieurs de ses compositions ainsi que des partitions de musique ancienne restituées. Membre de la Commission des Orgues des Monuments Historiques, il participe à l'élaboration de restaurations et devient un des pionniers de l'orgue néo‑classique aux côtés de Norbert Dufourcq ou André Marchal, Musicien d'église, il affirme dans la plupart de ses pièces une foi inébranlable, construisant la quasi‑intégralité de son oeuvre pour et autour de la liturgie. 0blat de l'abbaye de Solesmes, il porte un intérêt tout particulier aux chant grégorien et élabore une notation braille spécifique pour l'écriture du plain‑chant. En 1975, il devient professeur d'orgue au conservatoire de Saint‑Maur‑Des‑Fossés, consacrant beaucoup de temps, d'énergie et de dévouement à cette classe qui devient bientôt l'une des plus prestigieuses sur le plan national et international. Parmi ses nombreux élèves, citons Denis Comtet (qui lui succède à la tribune de Saint‑François‑Xavier), Olivier Latry (titulaire des grandes orgues de la cathédrale Notre‑Dame de Paris), Eric Lebrun (titulaire de l'orgue de l'église Saint‑Antoine‑des‑Quinze-Vingts à Paris et professeur d'orgue à Saint‑Maur), Christophe Mantoux (Grand Prix d'interprétation du Concours International de Chartres). Gaston Litaize s'est éteint le 5 août 1991 dans sa maison de Fays dans les Vosges, dans cette région où il était né, et qu'il aimait tant, après une vie bien remplie d'interprète, de compositeur, de pédagogue et d'homme de foi.
He was appointed as a teacher at the Institution Nationale des Jeunes Aveugles in Paris in 1939. During the Nazi Occupation he joined the French Resistance and after the Liberation became head of religious broadcasts at the Radiodiffusion Française. He held this position for 31 years, broadcasting for the various religious denominations (Catholic, Protestant, Jewish) alongside Léon Algazi, Alexandre Cellier, Marie-Louise Girod, Auguste Le Guennant (...). From 1946 onwards he was the organist at Saint-François-Xavier. In addition to his many roles as teacher, producer and liturgical organist, he gave numerous recitals in France and abroad, and recorded many albums in which he showcased both little-known pieces from the organ repertoire, and contemporary music. He was one of the first to rediscover the flavour of French music from the classical period (Couperin, Grigny, Lebègue, Marchand), and he renewed the interpretation of works by J.-S. Bach, being awarded the Grand Disque in 1957 for his complete Orgelbüchlein. In 1953, along with the musicologist Jean Bonfils, he founded the collection ‘L'Orgue Liturgique’ published by the Schola Cantorum, in which he published several of his own compositions as well as restored early music scores. As a member of the Commission des Orgues des Monuments Historiques, he took part in restoration projects and became one of the pioneers of the neo-classical organ alongside Norbert Dufourcq and André Marchal. He was a dedicated church musician, writing almost all of his works for and around the liturgy. His unwavering faith is palpable in almost all his works. As Oblate at the Abbey of Solesmes, he took a particular interest in Gregorian chant and developed a specific Braille notation for writing plainchant. In 1975, he became the organ teacher at the conservatoire in Saint-Maur-Des-Fossés, devoting a great deal of time, energy and dedication to this class, which soon became one of the most prestigious of its kind, both nationally and internationally. Among his many pupils were Denis Comtet (who succeeded him as organist at Saint-François-Xavier), Olivier Latry (titular organist at Notre-Dame Cathedral in Paris), Eric Lebrun (titular organist at the church of Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts in Paris and organ teacher at Saint-Maur) and Christophe Mantoux (Grand Prix d’interprétation at the Chartres International Competition). Gaston Litaize died on 5 August 1991 at his home in Fays in the Vosges, in the region where he was born and which he loved so much, after a busy life as a performer, composer, teacher and man of faith.
Sébastien Durand (traduction anglaise Ophelia Amar)
Gaston Litaize at the organ at Saint-François-Xavier in Paris